Lili chez les Ch'tis

Publié le par lili en escales

Lili chez les Ch'tis
Du 4 au 6 avril 2015

"Au nord, c’étaient les corons" chantait Pierre Bachelet en 1982. Et ben, on a voulu aller voir ça en 2015 lors d'un WE avec nos amis Ch'tis d'origine (Michel et Florence).

Nous leur avons fait confiance les yeux fermés, et les avons suivi à travers leurs origines allant de surprises en découvertes. On ne pouvait pas rêver meilleurs guides ;-)

Suivez nous dans notre remake de "Bienvenue chez les Ch'tis"!

Samedi 4 avril 2015

Nous arrivons en fin de matinée à l'aéroport de Lille Lesquin et découvrons le soleil du nord, un délicat et subtil dégradé de gris , bref 50 nuances de grey ;-)

Nous récupérons notre voiture de location puis direction Seclin où nous attend Carole, la soeur de Florence, pour un super repas avec tout plein de maroilles, ce fromage qui sent aussi mauvais qu'il est délicieux ;-)

Seclin et ses corons
Seclin et ses corons

Seclin et ses corons

Nous découvrons pour la 1ère fois cette architecture de briques rouges si typique du Nord de la France : les corons.

Mais au fait c'est quoi un coron? C'est une habitation ouvrière d'un étage qui était la plupart du temps la propriété des sociétés industrielles. Les corons, accolés les uns aux autres et souvent accompagnés de parcelles de jardins ouvriers, se situaient au plus près des usines et des mines pour accueillir un maximum de main-d’œuvre.

Après ce bon repas, nous nous mettons en route pour la 1ère destination surprise du WE. Eh oui, Michel & Florence ont décidé de ne rien nous dévoiler du programme de ces 3 prochains jours en terre Ch'ti. Alors, on monte en voiture et on essaye de leur tirer les vers du nez ;-)

C'est un panneau sur la route qui va nous faire deviner! Nous allons visiter le Centre historique Minier de Lewarde. C'est le plus important de France http://www.chm-lewarde.com/fr/index.html (entrée 12.50€ par personne).

C’est en 1931, que la fosse Delloye débute son activité. Il en sera extrait plus de 1200 tonnes de charbon par jour, jusqu’en 1971, date à laquelle elle cesse son activité. Deux ans plus tard, le site est choisi par le Secrétariat Général des Houillères pour devenir le centre historique qu’il est aujourd’hui, témoin de 3 siècles d’activité minière. En mai 1984, la fosse Delloye ouvre donc ses portes au public avec pour guide d'anciens mineurs.

Cette après-midi, nous partons donc à la découverte de la vie de ceux qui descendaient à plus de 400 mètres de fond, pour extraire le charbon.

Le site est très impressionnant et le ciel gris accentue cette atmosphère pesante. On s'imagine assez bien ce que cela devait être à l'époque avec le bruit et la fumée. Quelle époque héroïque, tous ces travailleurs méritent notre plus grand respect !

Le Centre Historique Minier de Lewarde et ses bâtiments
Le Centre Historique Minier de Lewarde et ses bâtiments
Le Centre Historique Minier de Lewarde et ses bâtiments
Le Centre Historique Minier de Lewarde et ses bâtiments

Le Centre Historique Minier de Lewarde et ses bâtiments

Notre tour guidé ne part que dans une demi-heure. Nous en profitons donc pour faire le tour du musée situé dans le 1er bâtiment. Mon oeil est tout de suite attiré par les vélos d'époque suspendus au mur de la salle. Nous sommes dans ce qui devait être l'ancien garage à vélos des "gueules noires". Et je trouve ça extrêmement photogénique ;-)

Bon j'avoue que je me suis fait vraiment plaisir en photos ici. Le Noir & Blanc se prêtait bien au lieu et à l'ambiance alors j'ai peu de photos couleurs.

Le garage à vélos

Le garage à vélos

Nous retrouvons notre guide à l'heure prévue et commençons la visite par la "salle des pendus". Il s'agit en fait d'une salle de bains collective où les mineurs passaient chaque jour avant de se rendre à leur poste de travail. C’est là qu’étaient suspendus à l'aide de poulies leurs vêtements, chaussures, savonnette… Cela permettait de gagner un peu de place dans la pièce et facilitait le séchage des affaires.

La salle des pendus
La salle des pendus
La salle des pendus

La salle des pendus

On prend ensuite la direction de la lampisterie où chaque mineur, en échange d’un jeton numéroté, se voyait remettre sa lampe. Le jeton permettait de vérifier à la fin de la journée de travail que chaque mineur était bien remonté de la mine. Au fil des siècles, pour faciliter le travail des hommes, les lampes ont beaucoup évolué : passant de bougies au XVIIIe siècle à "lampes au chapeau" (ancêtre de la frontale) en 1945.

Si ces lampes apportaient la lumière et le réconfort aux mineurs, elles étaient aussi source de drames car elles pouvaient déclencher les tant redoutés coups de grisou.

Le grisou est un gaz inodore et incolore présent dans les veines de charbon. Faisant partie intégrante de l'atmosphère normale des mines, il est très fortement explosif à certaines concentrations.

Malheureusement, aucune zone minière n'est épargnée par ces catastrophes. Si le bassin Stéphanois recense un plus grand nombre d'accidents, le bassin du Nord détient le triste record du coup de grisou le plus meurtrier d'Europe à Courrières en 1906 (1099 victimes). Aujourd'hui, l'activité d'extraction du charbon s'étant déplacée, le pire drame de l'histoire minière s'est déroulé en Chine à Honkeiko (1549 victimes).

La lampisterie

La lampisterie

C'est à partir de ce moment que les choses sérieuses commencent. On nous remet un casque de chantier avant d'accéder au puits n°2. On est beau ;-)

On découvre, dans un 1er temps, les postes de triage-criblage et de moulinage qui étaient alors assurés par les jeunes filles et les enfants. Quand on prend un peu de recul, on se rend compte que ce n'est pas si loin que ça cette époque, à peine 100 ans.

Que d'évolutions depuis.... en tout cas dans notre pays.

Les postes de triage-criblage
Les postes de triage-criblage
Les postes de triage-criblage

Les postes de triage-criblage

Nous nous tassons ensuite dans un monte-charge pour "descendre" dans les galeries. Là, nous découvrons une dizaine de chantiers d’extraction de charbon. Chacun d’entre eux témoigne des époques successives et de l’évolution de l’activité au fil des années : les soutènements en bois de sapin au XVIIIe siècle sont devenus métalliques dans les années cinquante ; l'électricité a remplacé les lampes à flamme ; les trains de mine on pris la place des wagonnets poussés par les hommes puis tirés par es chevaux, ...

Les galeries
Les galeries
Les galeries
Les galeries

Les galeries

Poste de travail dans une galerie

Poste de travail dans une galerie

Au détour d'une galerie, je tombe sur un cheval (un faux bien évidemment!) et ce fut le choc pour moi. Je savais que la mine employait des enfants mais je n'avais jamais imaginé que l'on puisse descendre des chevaux aussi ! et pourtant....

Aux XVIème et XVIIème  siècles, les chevaux n'étaient utilisés qu'en surface par les compagnies minières pour actionner les mécanismes mais dès le XIXème siècle, ils furent descendus au fond des mines pour tirer les berlines remplies de charbon. Le cheval destiné à la mine était sélectionné en fonction de son ossature et sa musculature puissante et subissait un dressage spécifique extrêmement rigoureux. Il devait aussi avoir des sabots capables de résister aux chocs permanents contre les rails, le sol boueux et les rochers qui jalonnaient les galeries. Le travail de maréchalerie est par conséquent très important au fond des mines.

Pendant près de cent ans, avant la construction des ascenseurs vers 1935, les chevaux sont descendus au fond de la mine par un puits, suspendus dans un filet ou accrochés verticalement, par un solide harnais. On leur mettait un large bandeau sur les yeux et leurs 4 membres étaient entravés. Certains d'entre eux ne résistaient pas au stress causé par cette manipulation et mouraient avant même d'avoir commencé. Compte tenu de la difficulté de ce mode de transport, on n'envisageait même pas de faire remonter les chevaux. Ils finissaient généralement leurs jours au fond de la mine, après des années de labeur.

Lorsqu'il arrivait qu'un cheval soit remonté, il fallait le réhabituer progressivement à la lumière du jour pour qu'il ne devienne pas aveugle.

En 1920, leur nombre en France est  estimé à 10.000. Ca fait froid dans le dos.

Mon côté "Brigitte Bardot" ne s'en remet pas.

Le cheval dans la mine

Le cheval dans la mine

La visite des galeries se termine et pour rejoindre le musée, nous longeons un long couloir dont les murs sont recouverts d'affiches relatives à la sécurité des hommes et du chantier. Celles-ci, illustrées, devaient être compréhensibles par tous les mineurs, quelle que soit leur origine et leur langue : France, Belgique, Pologne, Italie, Algérie, ...

Affiche

Affiche

Nous quittons le Centre Historique Minier de Lewarde en fin de journée, ravis de cette découverte mais le moral un peu plombé tout de même.

Heureusement, Michel & Florence nous ont prévu une autre surprise, et pas des moindres!

Nous allons au Canon d'Or à Lambersart (http://www.estaminetcabaret.com/) pour une soirée cabaret haute en couleurs (65€ par personne avec le repas) ;-)

Nous sommes accueillis par Niko et Miss Denji alias Maman. Il semblerait que Julien ait été repéré dès l'entrée par nos hôtes qui vont nous placer juste devant la scène... ça promet pour la soirée ;-) Sur scène c'est le mélange des genres : du chant, de la magie, du cirque, du transformisme, des blagues et tout ça en Ch'ti!

Comme on aurait pu s'en douter, Julien s'est retrouvé sur scène dans un remake d'Heidi. Surréaliste ;-)

Entre tarte au maroilles, carabistouilles, et éclats de rire, nous allons passer une soirée mémorable!!!

Quelle 1ère journée!!!

Dîner spectacle au Canon d'Or
Dîner spectacle au Canon d'Or
Dîner spectacle au Canon d'Or
Dîner spectacle au Canon d'Or

Dîner spectacle au Canon d'Or

Dimanche 5 Avril 2015

Nous commençons de bonne heure cette nouvelle journée de visites surprises. A 9h, nous sommes dans les rues de Lille pour une visite éclair. Carole nous sert de guide et excelle dans cette mission. Une reconversion peut-être? :-)

Le soleil a décidé de s'inviter pour l'occasion, le vent aussi. On ne va pas se plaindre, il fait beau ;-)

Il faut savoir que Lille a un passé mouvementé puisqu'elle sera tour à tour flamande, bourguignonne puis espagnole avant de devenir française en 1667 lors de la conquête de la ville par Louis XIV. Elle est aujourd'hui la 4ème métropole de France.

Plan de Lille

Plan de Lille

Nous trouvons à nous garer juste à côté du Palais des Beaux-Arts, en plein centre. Ca a du bon de venir un dimanche matin de WE prolongé, il n'y a pas foule ;-)

Le Palais des Beaux-Arts de Lille et son reflet sur le restaurant du musée
Le Palais des Beaux-Arts de Lille et son reflet sur le restaurant du musée

Le Palais des Beaux-Arts de Lille et son reflet sur le restaurant du musée

Nous nous dirigeons sans attendre vers au cœur de la vieille ville où se trouve la Grand Place, également appelée Place du Général de Gaulle (Charles de Gaulle est né à Lille en 1890). Elle est dominée par 4 femmes : la Déesse en son centre qui commémore le siège de Lille par les Autrichiens en 1792 et les 3 femmes qui couronnent le bâtiment de la Voix du Nord. Elles représentent les 3 provinces de la région : l'Artois, la Flandre et le Hainaut.

La Grand Place avec la Déesse en son centre

La Grand Place avec la Déesse en son centre

La Voix du Nord

La Voix du Nord

Face à nous, se dresse la Vieille Bourse. Construite de 1652 à 1653 par Julien Destrée, sous une apparente unité, elle est en réalité composée de 24 maisons identiques, bâties aux frais de 24 marchands. Aujourd'hui, elle accueille chaque après-midi dans sa cour un marché de livres d'occasion. En été des soirées tango sont même organisées. Malheureusement pour nous, nous sommes dimanche matin et la Vieille Bourse est fermée. Nous nous contentons donc de l'observer de l'extérieur.

Sur la façade, au-dessus des fenêtres du 2ème étage, des logos d'entreprises nous interpellent. Il s'agit des entreprises qui ont, grâce à leur mécénat, permis de financer les travaux de restauration de la Vieille Bourse pour ainsi lui redonner tout son éclat.

La Vieille Bourse

La Vieille Bourse

Nous longeons la Vieille Bourse par la Rue Nationale et ses magnifiques bâtiments pour rejoindre la Place du Théâtre.

La Rue Nationale et le fameux Carlton

La Rue Nationale et le fameux Carlton

L'origine de la Place du Théâtre est liée à celle de la Grand Place. Avant la construction de la Vieille Bourse, les 2 places n'en faisaient qu'une. Contrairement à ce que son nom laisse penser, la place ne borde pas de théâtre (celui-ci a brûlé en 1903) mais un opéra.

La CCI de Lille et l'Opéra sur la Place du Théâtre

La CCI de Lille et l'Opéra sur la Place du Théâtre

Rue des 3 Couronnes

Rue des 3 Couronnes

Nous poursuivons dans la Rue des 3 Couronnes. Carole nous invite alors à bien observer la façade du Rang de Beauregard pour trouver la particularité du quartier : des boulets de canon.

Selon la légende, les boulets proviendraient des canons du roi Albert de Saxe, lors du siège de la ville en 1792. En réalité, ces boulets de fer (peints en noir) n’ont été incrustés ici que bien plus tard, par les propriétaires des maisons. Ils souhaitaient rendre hommage aux Lillois pour la résistance qu'ils opposèrent à l’ennemi autrichien. En effet, les troupes du maréchal de camp Ruault ne baissèrent jamais les armes, malgré les 30 000 boulets et les 6 000 bombes incendiaires expédiés sur la ville.

Petit clin d'oeil, l’un des boulets de la façade du Rang de Beauregard, se distingue des autres car il représente un sein. A vous de le trouver en arpentant les rues de Lille...

Le Rang de Beauregard et autres boulets dans les façades
Le Rang de Beauregard et autres boulets dans les façades

Le Rang de Beauregard et autres boulets dans les façades

Nous terminons notre petit tour de Lille par le Palais Rihour (et ça rime!)

Construit en 1453 par Philippe Le Bon alors Duc de Bourgogne, le Palais Rihour est un des rares vestiges lillois de l'architecture gothique flamboyant. Au rez-de-chaussée, l'Office de Tourisme de Lille (http://www.lilletourism.com/) s'est installé dans la Salle des Gardes. A l'étage, se trouve la Salle du Conclave et la Sacristie.

Le Palais Rihour

Le Palais Rihour

La Salle du Conclave du Palais Rihour

La Salle du Conclave du Palais Rihour

Nos guides nous pressent, l'heure tourne et manifestement le planning est chargé aujourd'hui.

On est partagé entre l'envie de rester ici pour continuer à visiter cette si belle ville et la curiosité de la suite du programme. De toute façon, ce n'est pas nous qui choisissons alors en voiture! ;-)

C'est ici que nos chemins se séparent avec Carole. On lui dit alors au revoir et on la remercie chaudement pour son accueil. A bientôt!

Michel & Florence vont assez vite lâcher le morceau sur la suite des réjouissances : nous allons à Bruges ! Trop contente!!!

Cela faisait longtemps que je voulais aller à Bruges mais l'occasion ne s'était pas encore présentée. C'est chose faite! Merci les amis!

Je ne vous dis pas l'excitation dans la voiture, une vraie gamine ;-)

Après 1h de route, nous voilà arrivés. Nous garons la voiture au Parking Centrum (le plus proche du centre-ville) et partons à l'assaut de cette ville surnommée la "Venise du Nord" en raison des nombreux canaux qui la parcourent. 

Les origines de Bruges remonteraient au IXème siècle lorsqu'un certain Baudoin Bras-de-Fer construisit un château fort destiné à protéger la cité des invasions normandes.
Dès le XIème siècle, la ville se lance dans la fabrication du drap et connait un essor phénoménal. Bruges devient rapidement un grand marché d'échanges en Europe grâce à l'estuaire du Zwin qui la relie directement à la mer.
Au XVème siècle, en parallèle du déclin de ses industries, Bruges voit naître l'art primitif flamand.

Bruges est une cité médiévale classée au Patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2000. Elle est la ville la plus touristique de Belgique et on va vite s'en rendre compte. Ca grouille de monde de partout, hallucinant!

Avant toute chose, nous passons à l'Office du Tourisme de Bruges (http://www.visiterbruges.com/) pour récupérer un plan de la ville et des incontournables à visiter. Comme il s'agit d'un WE surprise, nous n'avons acheté aucun guide avant de partir, nous nous sentons donc un peu démunis et perdus.

Ca va mieux avec une carte dans les mains ;-)

Plan général de Bruges

Plan général de Bruges

Plan du centre-ville de Bruges

Plan du centre-ville de Bruges

Nous empruntons la Zuidzandstraat en direction du Markt. Sur notre chemin se succèdent de magnifiques maisons en briques.

Maisons en briques de la Zuidzandstraat
Maisons en briques de la Zuidzandstraat

Maisons en briques de la Zuidzandstraat

Devant la Cathédrale Saint Sauveur, une boite aux lettres me fait de l'oeil ;-) On dirait celles de Londres.

Boite aux lettres belge

Boite aux lettres belge

Arrivés sur le Markt, la grande place de Bruges, nous réalisons que nous ne sommes vraiment pas tous seuls à visiter la ville. C'est noir de monde! Hallucinant!

Je tente quelques prises de vues mais sans grand succès, il y a toujours beaucoup trop de monde au 1er plan. La seule photo potable sera celle du Palais du Gouverneur Provincial, ancien siège du Conseil Provincial de la Flandre Occidentale.

Palais du Gouverneur Provincial sur le Markt

Palais du Gouverneur Provincial sur le Markt

Comme la foule et moi ça fait 2, on délaisse les lieux vite fait bien fait dans l'espoir de retrouver une tranquillité toute relative. Nous contournons donc le Beffroi, haut de 83m, via la Wollestraat. Construit du XIIIème au XVIème siècle, il compte 366 marches et domine le Markt. On ne peut vraiment pas le louper ;-)

Le Beffroi vu de la Wollenstraat

Le Beffroi vu de la Wollenstraat

Nous poursuivons en direction du Quai du Rosaire, le coin le plus photographié de Bruges. On ne devrait pas être seuls encore... En effet!

Quai du Rosaire et les canaux
Quai du Rosaire et les canaux

Quai du Rosaire et les canaux

On pensait faire une balade sur les canaux mais vu la foule et l'heure avancée, on décide d'aller se poser dans un restaurant pour reprendre quelques forces avant de continuer la visite.

Nous n'aurons pas la main heureuse sur le choix du restaurant (dont je vais taire le nom pour éviter toute diffamation) mais je crois avoir mangé dans le pire restaurant de toute ma vie!

Après ce petit intermède raté, nous repartons en direction du Quai du Rosaire, bien décidés à se l'offrir ce petit tour de bateau! Il y a un peu moins de monde que tout à l'heure (tout est relatif!) alors nous achetons nos tickets (8€ par personne) et prenons la file d'attente.

Après 30 minutes d'attente, nous voilà à bord de notre bateau pour 1/2 heure de balade sur les canaux. Cool!

Balade en bateau sur les canaux de Bruges depuis le Quai du Rosaire
Balade en bateau sur les canaux de Bruges depuis le Quai du Rosaire
Balade en bateau sur les canaux de Bruges depuis le Quai du Rosaire

Balade en bateau sur les canaux de Bruges depuis le Quai du Rosaire

Ce fut une promenade bien agréable qui nous a permis de voir Bruges sous un autre angle. Pour 8€, je recommande!

Revenus à quai, nous empruntons le passage Blinde Ezelstraat pour rejoindre le Burg.

Blinde Ezelstraat

Blinde Ezelstraat

Nous débouchons sur le Burg, véritable centre historique de la ville. Il doit son nom au château construit par le fameux Baudoin Bras-de-Fer au IXème siècle.

4 impressionnants bâtiments ferment la place : à l'ouest la Basilique du Saint-Sang, au sud l'Hôtel de Ville, à l'est l'ancien Palais de justice et au nord le Prévôté.

L'Hôtel de Ville (Stadhuis) est selon moi le plus remarquable. Construit au XIVème siècle puis restauré au XIXème siècle, il possède une façade gothique fantastique. En regardant d'un peu plus près, on peut admirer 48 statues de comtes et comtesses de Flandre (aujourd'hui des copies car les originales ont été détruites lors de la Révolution Française.).

L'Hôtel de Ville

L'Hôtel de Ville

Lili chez les Ch'tis

Nous mettons cap au Sud. Sur notre route, nous croisons plusieurs Maisons-Dieu qui sont l'ancêtre des logements sociaux. Elles furent construites au XIVème siècle par de riches bourgeois ou confréries afin d'offrir un toit aux personnes âgées ou aux veuves indigentes. Sur les 46 Maisons-Dieu conservées, 43 d'entre elles sont toujours habitées par des personnes âgées.

Les Maisons-Dieu de De Meulenaere et Sint-Jozef
Les Maisons-Dieu de De Meulenaere et Sint-Jozef

Les Maisons-Dieu de De Meulenaere et Sint-Jozef

Juste avant d'arriver au Lac d'Amour, nous traversons un parc couvert de jonquilles. Il s'agit du Béguinage de Bruges, aussi appelé Monastère de la Vigne. Construit en 1245 pour accueillir des Béguines, femmes célibataires ou veuves dévouées à Dieu, il est aujourd'hui occupé par des religieuses bénédictines qui portent encore l'habit du XVème siècle.

Le Béguinage de Bruges

Le Béguinage de Bruges

Bénédictine à la fenêtre

Bénédictine à la fenêtre

Nous passons sans transition de la piété à la frivolité avec le Lac d'Amour. Il s'agit en fait des grandes réserves d'eau de la ville médiévale. En vieux flamand, "minne" signifie "collectif" et "Minne Water", c'est donc "l'eau collective". Mais "minne" a aussi un autre sens, celui d' "amour". Et c'est cette signification que, pour des raisons plus glamour et touristiques, on lui a préféré à partir du XIXème siècle.

Une légende populaire inspirée de l’histoire d’amour tragique entre Minna et Stromberg prétend que les amoureux qui font un vœu sur le pont du Minnewater connaîtront l’amour éternel. On essaye?

Le Minnewater ou "Lac d'Amour"
Le Minnewater ou "Lac d'Amour"

Le Minnewater ou "Lac d'Amour"

Il est déjà 16h et nos guides nous informent qu'il va bientôt falloir reprendre la route pour la destination suivante. OK! Mais on ne partira pas de Belgique sans avoir cédé aux 3 spécialités du coin : la bière, le chocolat et la gaufre!

On commence donc les réjouissances par la bière mais ce ne sont pas les boutiques et le choix qui manquent ici... On les goûterait bien toutes ;-) Bon faut faire un choix et pas trop en plus car nous sommes venus en avion alors faut que ça rentre dans la valise au retour...

Une des nombreuses boutiques vendant de la bière

Une des nombreuses boutiques vendant de la bière

Notre petite sélection souvenir

Notre petite sélection souvenir

Le même cruel dilemme va se reproduire dans les boutiques de chocolat. Trop dure la vie!

On va donc craquer sur une belle paire de fesses et de seins et un joli lapin ;-) Ca c'est fait!

Chocolat belge

Chocolat belge

Et pour finir une gaufre au nutella pour Julien et une au sucre pour moi! Miam!!!

Une gaufre au nutella et une gaufre au sucreUne gaufre au nutella et une gaufre au sucre

Une gaufre au nutella et une gaufre au sucre

Avant de quitter Bruges définitivement, nous prenons la route de ceinture pour voir 2 des 4 portes fortifiées de la ville : la Gentpoort et la Kruispoort.

Gentpoort

Gentpoort

Tour de guet

Tour de guet

Kruispoort
Kruispoort

Kruispoort

Juste après la Porte de Sainte Croix (Kruispoort), nous découvrons 4 moulins à vent.

Il faut savoir qu'en 1562, Bruges comptait 25 moulins. Au début du siècle dernier, il n'en restait plus que 2 : le Moulin Saint Jean (Bakkersmolen) et le Koelewei. En 1970 et en 1991, la ville a acquis 2 anciens moulins dans les localités voisines et les a déplacés près des remparts.

Le Moulin Saint Jean a quant à lui été érigé en 1770 par des boulangers d'où son nom d'origine "Bakkersmolen".

Le Moulin Saint Jean

Le Moulin Saint Jean

Il est l'heure de dire au revoir à Bruges et de rentrer en France.

Ce soir, nous dormons à Dunkerque. Nous arrivons juste à temps pour admirer un magnifique coucher de soleil sur la Mer du Nord.

Coucher de soleil sur Dunkerque
Coucher de soleil sur Dunkerque

Coucher de soleil sur Dunkerque

Ce soir, nous mangeons chez le Roi de la Moule à Dunkerque! Un nom pareil ça ne s'invente pas ;-)

On ne va pas jouer les prolongations ce soir car je suis épuisée. Quel programme!

Après le repas, direction notre hôtel (All Suites Appart Hotel à 90€ la nuit avec le petit déjeuner pour 2 personnes) sur le port de Dunkerque. C'est beau de nuit tout illuminé!

Le 3 mâts Duchesse Anne propriété du Musée Portuaire de Dunkerque

Le 3 mâts Duchesse Anne propriété du Musée Portuaire de Dunkerque

Lundi 6 Avril 2015

Dernier jour dans le Nord.

Ca matin, nous prenons la route en direction de Boulogne sur Mer pour longer la Côte d'Opale. Les limites de cette fameuse Côte d'Opale sont un peu floues mais en gros elle relie la frontière belge à la frontière picarde, soit environ 120km de côtes.

Carte de la Côte d'Opale

Carte de la Côte d'Opale

En ce début de journée, le ciel n'est pas très engageant mais il semblerait que le soleil va arriver à faire une percée. Croisons les doigts!

Par contre pour ce qui est de la mer c'est raté! Nous sommes à marée basse et la mer est partie se planquer du côté des anglais. Pff!

Nous nous arrêtons malgré tout à Grand Fort Philippe. A défaut d'une belle plage, on a de la vase à perte de vue ;-) On se rabat donc sur le Calvaire des Marins et la Maison du Sauvetage. Ca vend du rêve, non?

Nous n'avons malheureusement pas pu goûter à la spécialité locale, la "cululutte" (grosse brioche aux raisins que l'on déguste trempée dans une sauce au rhum) car, jour férié oblige, tout était fermé. Dommage! Ca serait bien passé au petit déjeuner ;-)

Grand Fort Philippe

Grand Fort Philippe

La Maison du sauvetage à Grand Fort Philippe

La Maison du sauvetage à Grand Fort Philippe

Le calvaire des marins

Le calvaire des marins

Nous reprenons la route jusqu'à Calais. Entre temps, le ciel est redevenu menaçant.

Notre 1ère visite sera le Beffroi et la statue des Bourgeois de Calais.

Bon avant toute chose, il devient urgent de lever un doute : Quelle est la différence entre un beffroi, un campanile et un clocher? Parce qu'en ce qui me concerne j'ai eu beaucoup de mal à m'en sortir la dedans. Le campanile contrairement au clocher ne fait pas partie intégrante d'une église. Le beffroi est un clocher "laïc" en quelque sorte, seigneurial ou communal. Au Moyen Age, il était destiné à appeler le peuple aux délibérations communales, aux exécutions capitales ou à signaler l'approche d'un ennemi. Il y eut longtemps une rivalité farouche entre l'Eglise et les autorités communales pour la maitrise de l'heure rythmant la vie des villageois. Mais c'est toujours un repaire de cloches ;-)

La statue en bronze des Bourgeois de Calais, est, quant à elle, l'oeuvre d'un certain Rodin ;-) Elle représente le sacrifice de 6 hommes, victimes d'un marché imaginé par le roi d'Angleterre Édouard III en août 1347, pour laisser la vie sauve à l’ensemble des habitants de la ville sur le point d'être conquise par les Anglais. Heureusement, son épouse, la reine Philippa de Hainaut parvient à le persuader d'épargner la vie de ces 6 hommes venus lui remettre les clefs de la ville et du château. Calais devient anglaise le 3 août 1347 et le demeure jusqu’au 6 janvier 1558 lorsque Henri II de France reprend la ville.

La statue des Bourgeois de Calais devant le Beffroi haut de 75m

La statue des Bourgeois de Calais devant le Beffroi haut de 75m

Nous poursuivons jusqu'à la Place d'Armes où se trouve la Tour de Guet, haute de près de 40m. Construite vers 1302, elle faisait alors partie intégrante des fortifications de Calais. Aujourd'hui elle est bien seule au milieu de cette immense place.

La Tour du Guet de Calais

La Tour du Guet de Calais

Nous continuons à pied jusqu'au Fort Risban, pièce maîtresse du siège de Calais par les anglais. Il fut construit en 1346 par les troupes d'Edouard III afin d'empêcher tout ravitaillement par la mer et ainsi affamer la ville. Plusieurs fois remanié au cours des siècles, il reprendra même du service durant la seconde guerre mondiale.

Fort Risban

Fort Risban

La pluie vient de s'inviter. Nous regagnons rapidement la voiture et poursuivons la visite de Calais au volant. Nous passons devant le Phare de Calais. Construit en 1848, il vient remplacer la Tour de Guet au sommet de laquelle on allumait des feux pour guider les marins au port. Le phare peut se visiter (4.5€ par personne) à condition de grimper les quelques 270 marches.

Le Phare de Calais

Le Phare de Calais

Nous longeons la Plage de Calais avec ses centaines de cabines de plage qui font partie du patrimoine balnéaire de la région. S'il ne faisait pas si mauvais, je pourrais dire que c'est une belle plage ;-)

Les cabines de plage de Calais
Les cabines de plage de Calais

Les cabines de plage de Calais

Nous continuons à longer la Côte d'Opale jusqu'au Cap Blanc Nez. Ce cap est situé sur la commune d'Escalles. A son sommet, un obélisque, nommé la Dover Patrol a été érigé en hommage à la patrouille de Douvres. Il symbolise le sacrifice des soldats français et britanniques qui ont défendu les eaux du Pas-de-Calais, hautement stratégiques, au cours de la première Guerre mondiale. Les plaines herbeuses aux alentours portent encore les stigmates des combats. C'est très impressionnant! En espérant que l'on n'ait plus jamais à vivre de tels évènements...

Par contre, je regrette qu'une des plus grosses bases d'artillerie allemande ait été noyée lors de la construction du tunnel sous la Manche. Un vrai gâchis!

Le Cap Blanc Nez, la Dover Patrol et les stigmates de la guerre
Le Cap Blanc Nez, la Dover Patrol et les stigmates de la guerre

Le Cap Blanc Nez, la Dover Patrol et les stigmates de la guerre

Le vent souffle fort sur les falaises du Cap Blanc Nez. On commence à avoir froid et la faim se fait sentir. Je crois qu'il est grand temps de trouver une baraque à frites et céder à la tentation de la  "frite-fricadelle" ;-) C'est LA spécialité culinaire du coin! C'est en gros une saucisse de viande hachée de porc panée que l'on sert avec des frites et une sauce samouraï ou autre. Que du light! lol

Bon ca vaut pas un bon cassoulet, une bonne choucroute ou encore un bon aïoli mais c'est typique et moi j'adore ;-)

Et comme tout cà ne faisait pas assez de calories, nous avons fini avec une bonne gaufre au nutella. On va avoir du mal à se lever de notre banc après tout ça!

Frites fricadelle

Frites fricadelle

Un petit tour sur la plage aux pieds des falaises pour digérer tout ça et nous nous remettons en route.

Falaises de Wissant

Falaises de Wissant

Nous faisons un micro arrêt à Audresselles, petit village de pêcheurs, où des blockhaus ont même été reconvertis en maison d'habitation.

Un blockhaus reconverti en maison à Audresselles

Un blockhaus reconverti en maison à Audresselles

Quelques kilomètres plus loin, nous atteignons Ambleteuse et son fort.

C’est en 1680 que Louis XIV, de passage à Boulogne, découvre Ambleteuse et décide d’en faire un port militaire. Deux ans plus tard, la construction du fort débute. Il s'agit d'un fort Vauban, édifié sur un piton rocheux pour protéger le chantier du port de guerre situé à l’embouchure de la Slack. Malheureusement, le projet est abandonné dès 1688, à cause de l’ensablement du port et des forts courants que les vaisseaux devaient affronter pour y entrer. Ambleteuse retombe dans l’oubli jusqu’en 1798, où Bonaparte étudie un projet de débarquement en Angleterre. Il fait alors modifier l'estuaire de la Slack, creuser des jetées, des quais et construire une digue en front de mer. Ainsi restauré, le fort est réarmé en 1803.
En 1854, Ambleteuse sert de camp à l’armée de Napoléon III. Cette fois, la France est alliée à l’Angleterre face à la Russie. Durant la Deuxième Guerre Mondiale, l'armée allemande le réutilise et fait installer des casemates d'artillerie sur le fort. Abandonné, vandalisé, il est finalement classé monument historique en 1965. Il est racheté 2 ans plus tard par une association de passionnés qui le restaure et l'ouvre au public.
Le Fort d'Ambleteuse

Le Fort d'Ambleteuse

Il est presque 14h, le temps passe trop vite! Nous devons écourter la visite et reprendre le chemin de l'aéroport car nous avons un avion à prendre à 17h.

Nous avons été inspirés de prévoir de la marge car à peine entrés sur l'autoroute nous nous retrouvons coincés dans un embouteillage monstre. Des dires de Michel & Florence c'est comme ça toutes les fins de WE : les gens rentrent de la mer. Mais aujourd'hui avec le mauvais temps, ils ont fait comme nous, ils sont partis plus tôt. Grrr!!!! Au fur et à mesure que l'heure avance, la tension monte dans la voiture. Manquerait plus qu'on loupe l'avion à cause de ça.... On fait donc le pari de quitter l'autoroute et de tenter notre chance via les routes secondaires. Pari gagnant! Nous arrivons sur le gong à l'aéroport pour sauter dans l'avion du retour. OUF!!!

Quel WE!

En tout cas, le Nord mérite vraiment d'être visité. C'est une très belle région de France que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir. Nos guides étaient supers (je pense qu'ils ont beaucoup stressé mais c'est toujours comme ça quand on organise), la météo pas si pire, la bière succulente, l'accueil des ch'tis à la hauteur de leur réputation... Bref, faudra qu'on r'vienne ! HEIN ?

 

Publié dans France

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